Le PDG de Renault, François Provost, a déclaré qu’il est peu probable selon lui que la réglementation visant à obliger les constructeurs européens à s’approvisionner en local concernant certaines pièces détachées devienne effective d’ici le 10 décembre 2025.
Plusieurs fournisseurs européens de pièces détachées plaident depuis plusieurs mois pour un taux obligatoire de 80% d’équipements « local » dans les véhicules neufs vendus dans l’union européenne. En cas d’accord entre l’industrie automobile et la Commission Européenne, ces nouvelles règles pourraient entrer en vigueur d’ici 2026.
Cependant, le PDG de Renault estime pour sa part qu’il faut être « réaliste » car la mise en place d’un tel dispositif ne serait tout simplement « pas viable » et demande donc à ce que la définition des exigences soit revue.
« Soyons réalistes : des systèmes complexes de contenu local par modèle, avec des pièces obligatoires, ne fonctionneront jamais. » a déclaré François Provost à Reuters.
« Le seul système viable est un contenu local moyen calculé sur l’ensemble des ventes d’un constructeur. Cela nous permettrait d’atteindre notre objectif : soutenir le secteur européen et, surtout, nos fournisseurs. »
« Toute autre solution finirait pas ne pas fonctionner et ne serait pas mise en oeuvre…si c’est ce que nous voulons ! »
François Provost, qui a succédé à Luca de Meo chez Renault cette année, a rencontré des représentants de l’union européenne à Bruxelles il y a quelques jours.
Provost a déclaré à propos de sa rencontre : « Le point positif, c’est que j’ai l’impression qu’ils comprennent l’urgence, la nécessité d’aller de l’avant, mais j’ai vraiment le sentiment que des points importants sont encore en discussion. »
Menace de délocalisation
Dans ce contexte, l’association européenne des équipementiers automobiles, Clepa, a averti que la production manufacturière dans l’Union Européenne est menacée par les délocalisations et que pas moins de 350 000 emplois pourraient être en danger d’ici 2030.
« S’ils ne décident pas d’un contenu européen minimum par voiture, il y aura une délocalisation importante et massive de l’industrie automobile de l’Europe vers le reste du monde, par exemple de Valeo Europe vers Valeo Chine. » a déclaré Christophe Perillat, PDG de Valeo.